La Paz : l’immensité d’une ville au cœur des montagnes

Notre arrivée de nuit à La Paz nous offre une première impression époustouflante de cette ville. Des centaines de lumières envahissent les montagnes et coulent comme de la lave au cœur de la vallée. Les fumées noires que crachent les bus viennent s’ajouter au manque d’oxygène causé par l’altitude. Je savais que la Bolivie serait le pays le plus marquant de notre voyage et il me suffit de quelques pas dans les rues de cette grande ville pour prendre une nouvelle claque au visage.

En effet, hier soir, avec mes amis français, nous partons à la découverte de la vie nocturne de La Paz. Nous croisons une famille cherchant un endroit où passer la nuit avec un enfant haut comme trois pommes suivant péniblement en attendant de pouvoir fermer les yeux. Une mère avec son bébé dans le dos, passe de bar en bar pour vendre des cigarettes. A la vue d’une femme se faisant violemment plaquer au sol par un homme, nous prenons conscience du danger de ce lieu et après s’être assuré qu’elle avait réussi à s’échapper dans un taxi sécurisé, nous faisons demi-tour en direction de la boite de nuit collée à notre Hostel. Malgré nos appréhensions sur ce lieu hors du temps, c’est un accueil plus que chaleureux que nous recevons. Nous prenant par la main, ces joyeux boliviens, d’un âge avancé pour la majorité, nous intègrent sur le champ à leur ronde dansante, riant gentiment de notre différence. Ils semblent à la fois ravis et étonnés de voir des français se mélanger à eux. La flûte de pan vient singulièrement recouvrir un son électronique et le DJ n’hésite pas à enchainer du Mickel Jackson à la suite de danses de carnaval. Cette nuit, avec ces quelques locaux, nous partageons des moments inoubliables parsemés de rires et revenons rapidement sur nos premières impressions. Hélène aura même eu le droit à une demande en mariage et à la promesse de se faire offrir une « échoppe », proposition qu’elle refusa poliment.

Un après-midi ensoleillé, nous rejoignons les hauteurs de la ville pour y faire nos emplettes sur une grande Feria Americana. Au détour d'une allée, une vieille bolivienne étale d'étranges objets sur le sol. Foetus de Lama, griffes de renards, chauves-souris desséchées, graines et gris-gris en tout genres semblent servir à notre petite sorcière pour entre autres chasser le mauvais sort. Nos sacs se remplissent rapidement de tissus colorés, de chaussettes en poils de Lama et de toutes sortes de "bêtises" qui nous donneront le sourire à notre retour.

La Paz et ses visages d’enfants perdus m’ont donné pour la première fois de ce voyage les larmes aux yeux et une terrible envie de changer le monde.

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