Amazonie: Loin de tout mais près du coeur

Publié le par lola.montevideo

 

Nous sommes sur la route de l’Amazonie à la recherche d’un coin paisible perdu au milieu de la jungle. Après une nuit à Caranavi dans une chambre moite, chaude et pleine de cafards, nous continuons plus au Nord. Un chaotique chemin de terre inaccessible pour les bus, nous donne la certitude de ne plus croiser aucun touriste.

 

Enfin, nous trouvons Palos Blancos, un petit bled qui vient former comme une brèche dans ce désert tropical. Les toits des maisons sont fait de tôles ou de bâches en plastique mais cela ne nous empêche pas de tomber rapidement sous le charme de ce lieu et de décider d’y passer quelques jours. Après notre passage par La Paz, la vie ici me semble tranquille, simple et saine. Les brumes de la forêt ont remplacé les nuages de pollution et surtout les enfants ont retrouvé leurs sourires. Les gens ici paraissent heureux et semblent savoir profiter de leur trésor vert. Les fruits et légumes ne demandent qu’à pousser tandis que les poulets et les cochons se baladent tranquillement dans le village. Je me régale avec les soupes vendues dans les rues et pour une fois, elles ne viennent pas me tordre l’estomac quelques heures après.

 

Un matin, cherchant à nous enfoncer un peu dans la jungle, nous suivons un des quatre chemins partant du village. Une large rivière vient couper notre route et nous la remontons jusqu’à une sorte d’embarcadère. Un bateau nous fait traverser ces eaux tumultueuses. Une fois de l’autre côté, nous pénétrons dans une bananeraie et nous nous amusons à ouvrir des fruits inconnus à nos yeux d’européens; une sorte de papaye, sans doute une graine de cacao et bien d’autres qui resteront des énigmes pour nous. Je récupère quelques graines que je tenterais de replanter à mon retour.

Le chemin devient de plus en plus inondé et des insectes viennent s’acharner sur mes jambes dénudées. Le short dans la jungle, c’est bien que pour Lara Croft ! Nous restons perplexes devant une énorme toile d’araignée qui nous l’apprendrons plus tard, était un nid de tarentule. Sans but précis, nous suivons une bolivienne jusqu’à un petit village très typique. Les maisons sont des sortes de petites cases en paille et les petites filles ont des perroquets comme animaux de compagnie. Heureux de cette belle trouvaille, nous savourons une noix de coco autour du terrain de foot qui semble faire office de place centrale.

 

Le lendemain, nous rencontrons un chauffeur de taxi qui accepte d'être notre guide contre quelques bolivianos. Sur la route, il nous raconte qu’à deux jours de marches, un village cannibal a toujours résisté à l’invasion occidentale et capitaliste. Regardant au loin vers la forêt, ce peuple m’intrigue et me laisse un sourire, contente de savoir que leur culture, certes quelque peu inquiètante, existe encore aujourd’hui. Nous sympathisons avec notre guide et sur le retour celui-ci nous propose d’un jour revenir le voir pour faire un documentaire d’une immersion totale dans la jungle, pendant une semaine, à l’occasion d’une périlleuse descente de troncs d’arbres par bateau. Intéressés par cette étonnante idée, nous l’écoutons attentivement et pensons déjà à revenir avec le matériel nécessaire. Un jour peut-être…

 

Cette nuit, en redescendant sur La Paz, il faut croire que les éléments naturels font tout pour qu’on ne quitte pas ce petit bout de paradis. En Bolivie, il est fréquent que des cascades coupent les routes de montagne mais lorsque les pluies tropicales s’y mettent, il devient bien difficile de traverser les torrents sans risquer de tomber dans le précipice. Après quelques heures, entassé à 8 dans une voiture, un bouchon de bus et de pick-up se forme à flanc de montagne, au niveau d’une cascade. Ouf ! 2h plus tard nous repartons enfin. Je m’endors, recroquevillée sur ma petite place à l’arrière quand soudain le chauffeur nous annonce qu’il faut descendre pour pousser la voiture. Hein, quoi ?? J’ouvre les yeux, regarde par la fenêtre, non ! Il neige, et pas qu’un peu !! Mais, ne vient-on pas de quitter les 40 degrés et les noix de coco ? Je réveille Julien, regarde mes tongs et convainc les autres passagers que je ferais mieux de rester à l’intérieur avec la maman et son bébé. Veinarde, j’encourage Julien en T-shirt poussant péniblement sous le froid de la neige. On avance d’un mètre, puis reculons de 3… Un vieux chauffeur s’arrête nous aider et nous conseille de dégonfler un peu les pneus. Alors que je me faisais à l’idée de finir la nuit dans ce taxi glacé, nous semblons avancer pour de bon.

 

Il est 6h du matin, nous voilà au terminal de bus de La Paz, un peu étourdi par cette nuit de transport où le temps n’avait plus de sens.

 

 

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Publié dans Bolivia

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